mercredi 30 juillet 2008

L'écrivain belge Vincent Engel

Dans le dernier numéro de la revue bimensuelle et gratuite "Le Carnet et les Instants" publiée par le Service de Promotion des Lettres, René Begon nous présente l'écrivain belge Vincent Engel (né en 1963) :

Professeur de littérature et d'histoire contemporaines, Vincent Engel construit une oeuvre ambitieuse autour de quelques thèmes majeurs : la Shoah, la révolution et l'histoire de l'Italie. Mais, se définissant lui-même comme un professionnel de l'écriture, il parvient parallèlement à alimenter un site Internet (www.vincent-engel.com) d'une singulière richesse, tout en prodiguant çà et là (dans les colonnes du "Soir" et de son supplément du week-end, ainsi que sur les ondes de la radio Mint) chroniques, rubriques littéraires et billets d'humeur. N'a-t-il jamais le sentiment de se disperser à faire tant de choses en même temps? "Absolument pas. Cela ne me pose pas de problème. Cela ne signifie pas que tout le monde peut le faire, mais moi, çà me va. C'est un problème de temps et de technique, chaque activité enrichissant l'autre. C'est une question de disponibilité : je dors peu, j'écris vite, je n'ai pas la télé. Je travaille à l'université dans le domaine de la littérature contemporaine. A peu près tout ce que je fais est braqué vers l'écriture".

L'auteur d' "Oubliez Adam Weinberger" considère comme oiseuse la question des rapports entre la littérature et le journalisme : "Ce sont des questions qui n'ont pas d'intérêt à mes yeux, que je ne me pose pas. Je n'apprécie pas les distinctions : est-ce du journalisme ou de la littérature? Je considère qu'en toutes choses, je suis un professionnel de l'écrit. Il y a évidemment des différences, mais l'ensemble participe d'un même projet littéraire qui est en même temps un projet de connaissance de l'être humain et des modes de vie en société. A mon sens, la fonction de l'écriture est de poser des questions, de faire réfléchir, ce qui est parfaitement complémentaire avec le rôle du journalisme. Je suis moi dans tous les cas, mais je fais des choses différentes. Bien sûr, la critique littéraire n'est pas la même chose que la fiction, mais je n'ai pas le temps de me poser ce type de questions. Je fais des choses parce que j'ai envie de les faire et parce que cela me procure du plaisir : j'ai envie de communiquer, de faire réfléchir les lecteurs".

Qu'est-ce qu'une chronique apporte à son auteur? "Le plaisir de toucher un public que je n'atteindrais pas nécessairement par mes romans. D'autres lecteurs, ceux qui lisent la presse. On écrit pour être lu : tout ce qui permet d'élargir son champ de réflexion est bon à prendre". Et la confrontation avec l'actualité qu'impose la collaboration avec les médias a-t-elle une influence sur l'inspiration de l'écrivain? "La plupart des romans que j'écris se situent dans un contexte historique plus ancien, mais, en fin de compte, on parle toujours de l'actualité d'une manière plus ou moins détournée. Les questions que je me pose dans mes chroniques sont les mêmes que celles que je me pose dans mes romans, ce qui ne veut pas dire que, de chaque chronique, je ferais un roman. Mais tout est imbriqué : dans "Retour à Montechiarro", le thème de la révolte est central et parallèlement, je donne un cours sur la révolte et la révolution".
Entretien réalisé par René Begon

Aucun commentaire: