jeudi 2 octobre 2008

Stanislas-André et Stéphane Steeman

Stéphane Steeman a confié au journal "La Dernière Heure" : "Mon père est né le 23 janvier 1908. Il est parti en 1970, à seulement 62 ans, assassiné par la cigarette. Et on est volé quand un papa s'en va à 62 ans. Je pense qu'il aurait été tellement fier de moi, s'il avait connu la suite... Je souhaitais un grand événement pour marquer le centenaire de sa naissance et une exposition va lui être consacrée, du 11 septembre au 15 novembre, à l'Espace Wallonie, rue du Marché aux Herbes, 25 à Bruxelles. Avec tous ses romans (j'en ai racheté qu'il avait dédicacés à des personnalités), les affiches des films, sa vraie machine à écrire, des dessins d'enfance et même quelques peintures qu'il a réalisées.

Un professeur d'université m'a fait remarquer qu'il y avait dans l'album "Les sept boules de cristal" au moins deux allusions à l'oeuvre de mon père. Une dite par Tintin qui parle de "la nuit du 12 au 13", un titre de mon père, et une autre par Tournesol qui évoque "le dernier des sept" en référence au "Dernier des Six". Mon père avait une curieuse passion : l'amour des chiffres! Sur quarante romans policiers qu'on connaît de lui, onze avaient des chiffres dans les titres : "Six hommes morts", "La nuit du 12 au 13", "Le condamné meurt à cinq heures", etc. Sans oublier, bien sûr, "L'assassin habite au 21" que mon père a intitulé ainsi parce que, quand il l'a écrit en 1939, nous habitions au 21 du Val de la Cambre à Ixelles".

L'Espace Wallonie présentera, en outre, chaque samedi à 11h et 14h des films tirés de l'oeuvre de Stanislas-André Steeman. Autre hommage : le Théâtre des Galeries à Bruxelles adaptera son plus célèbre roman, "L'assassin habite au 21", du 21 octobre au 16 novembre 2008.

Autre anniversaire en 2008 : les 60 ans de carrière de Stéphane Steeman. Il a raconté ses débuts au journal "La Dernière Heure" : "Mon père me disait toujours : "J'espère que tu te rends compte que ce n'est pas en faisant des imitations que tu vas gagner ta vie!". Pourtant, je lui dois ma toute première scène. J'avais 17 à l'époque et il habitait à Menton. Grâce à ses relations avec le maire, il avait pu me glisser au programme d'un cabaret, en première partie des Frères Jacques. J'ai imité Jouvet, Guitry, Gabriello. Et mon père m'a dit : "Ce n'est pas tout d'imiter : tu dois écrire les textes de tes imitations". Le soir même, j'ai imaginé un texte de vingt minutes sur la voix de mon idole, Jean Nohain, et ce texte me permettait de présenter les artistes que j'imitais. Moi qui fuyais les auditions, j'en ai faite une dans ma vie : devant Jean Nohain, en l'imitant! Cela m'a valu une dédicace superbe. J'ai ensuite commencé comme figurant au Théâtre du Parc, y compris dans des pièces jouées par la Comédie Française. Mais je n'avais pas de texte à dire. Le jour où les Galeries m'ont donné ma première réplique, ils m'ont retiré le rôle à cause d'une vedette qui avait bu, qui ne connaissait plus son texte et que je n'ai pas voulu mettre dans l'embarras. Cela m'est retombé dessus. J'ai trouvé le monde du théâtre odieux et injuste. J'ai commencé alors mon numéro dans les cabarets, aux côtés d'une Barbara encore inconnue dont on ignore qu'elle a fait ses débuts à Bruxelles. Je revendique d'avoir été le premier à faire des imitations d'hommes politiques. Mon Théo Lefèvre m'a permis d'être connu en trois jours. Après, il y a eu la télévision avec Marion, la radio avec Jacques Mercier et Madame Gertrude...".

Stéphane Steeman évoque aussi son actualité : "Je n'ai plus envie de remonter sur scène. J'ai envie d'écrire maintenant. Et pour mes soixante ans de métier, je sors, à la mi-septembre, chez Noir Dessin un livre qui s'intitule "Ma Belgique à moi". Où je reprends tous les sketchs, les gags, les anecdotes qui, au cours des années, m'ont été inspirés par le communautaire. J'ai constaté que finalement, aucun n'avait vieilli : les problèmes que nous traversons aujourd'hui n'ont rien de nouveau! Ce sont les enjeux qui, maintenant, sont différents, car les Flamands en veulent toujours plus. Ce que je déplore car, en dépit des rosseries que j'ai pu dire dans ma vie, j'aime la Belgique et je suis très royaliste. J'apprécie beaucoup Albert II que j'ai eu l'occasion de rencontrer et j'ai pu constater que, grâce à lui, au Palais, l'humour est roi".

1 commentaire:

Alain a dit…

Bonjour, j'aime bien cet homme, étant plus jeune je le suivait régulièrement.
Je pense (mais je peut me tromper) que c'est le seul qui à "parler" de politique dans le dérisoire, en tout cas à la télé.
Je n'en connait pas d'autres comme lui.
Amitié.