jeudi 16 janvier 2014

Femmes Belges (3) : la juriste et féministe Fernande Baetens

Fernande Baetens est née en 1901 à Anvers, mais sa famille s'installe très vite à Bruxelles où elle fréquente les Popelin. C'est ainsi que durant son enfance, elle entendra raconter l'histoire de Marie Popelin qui, malgré son diplôme de docteur en droit, se verra refuser l'accès au barreau. Une affaire qui créa la polémique et amena cette dernière à créer la Ligue Belge du droit des femmes. Pendant la première guerre mondiale, les parents de Fernande se distinguent par leur comportement patriotique :  son père fait partie de la Commission for Relief of Belgium, tandis que sa mère participe à la distribution des secours aux plus démunis et joue les intermédiaires entre le Dollar Christmas Fund et l'Aide au Village, ce qui lui vaudra d'être décorée par la Croix-Rouge américaine.

Fernande entreprend des études de droit à l'ULB, où elle obtient son doctorat avec distinction en 1926. Inscrite au tableau de l'Ordre en 1929, elle mène une carrière à la Cour d'Appel de Bruxelles jusqu'à la fin des années 30, mais reste inscrite au barreau jusqu'en 1954. Dès la fin de ses études, elle adhère à la Fédération belge des femmes universitaires où elle côtoie d'autres femmes engagées. Fernande devient la conseillère juridique de la Fédération et la représente en 1932 au Congrès international des femmes universitaires à Edimbourg. Suite à sa rencontre avec la baronne Boël, elle s'inscrit en 1930 au Conseil National des Femmes Belges où elle gravit les échelons :  adjointe de la secrétaire nationale, secrétaire nationale, responsable éditoriale, vice-présidente. Elle écrit de nombreux articles sur les différents droits des femmes.

Conseillère juridique des Ligues ouvrières féminines chrétiennes de 1946 à 1957, Fernande prépare leurs prises de position et traduit en langage juridique leurs revendications sociales. Préoccupée par la situation des familles modestes, elle insiste sur la nécessité d'éduquer les mères aussi bien au niveau social, civique que personnel. Elle se retire pour raisons de santé à partir de 1972, et décède en 1977.

Plus d'infos :  "Dictionnaire des femmes belges (XIX et XXèmes siècles"), éditions Racine.

1 commentaire:

Tania a dit…

Son nom mériterait d'être plus connu du grand public, l'a-t-on donné à un lieu, une place, une rue ? Merci de la mettre à l'honneur.