vendredi 14 février 2014

Expo pour les 200 ans d'Adolphe Sax

Adolphe Sax a beau avoir donné son nom au saxophone, une invention qui a révolutionné la musique, en particulier le jazz et le blues, il reste méconnu du grand public. 200 ans après sa naissance, l'exposition "Sax 200" lui rend hommage à Bruxelles jusqu'au 11 janvier 2015. Sa ville natale de Dinant propose également une "Année Sax" avec des concerts, expositions et pièces de théâtre au programme.

Né à Dinant sur les rives de la Meuse belge, le 6 novembre 1814, le jeune Adolphe, qui suit très vite ses parents à Bruxelles, a survécu à une noyade, à une grosse chute dans les escaliers et à l'indigestion de vernis utilisés par son père. En 1842, alors qu'il jouit d'une belle réputation de facteur d'instruments à Bruxelles et qu'il a déjà déposé des brevets pour perfectionner la clarinette, Adolphe s'installe à Paris et y crée des ateliers, où la production, industrielle, se base sur la division du travail et l'étude scientifique de l'acoustique. Lors d'un grand concours organisé en 1845 sur le Champs-de-Mars par l'armée, qui souhaite réformer ses musiques, les instruments d'Adolphe l'emportent facilement sur le projet concurrent du compositeur italien Michele Carafa. "La bataille des Saxons et des Carafons", qui s'est déroulée devant 20.000 spectateurs, achève d'asseoir la réputation de l'inventeur belge qui emportera le marché et obtiendra un quasi-monopole pour la fabrication des instruments pour fanfares et harmonies militaires, au grand dam de ses concurrents français.

Admiré par Berlioz, Adolphe Sax dépose en 1846 un brevet pour un "système d'instruments à vent, dit saxophones". Mais les débuts sont laborieux :  trop jeunes pour être intégrés aux partitions des concertos classiques, ils trouvent petit à petit leur place dans les orchestres d'opéra, telle cette trompette imaginée pour la création d'Aïda de Verdi en 1880. La famille des saxophones souffre aussi du rejet des musiciens d'orchestre, peu désireux d'apprendre à jouer ces nouveaux instruments, et d'une image "populaire" liée aux jazzmen noirs américains, qui l'adoptent et finiront par lui donner ses lettres de noblesse.

Cette histoire hors du commun sera retracée dans l'exposition "Sax 200" qui vient de s'ouvrir au Musée des Instruments de Musique (www.mim.be) dans ce quartier très culturel autour de la place Royale de Bruxelles avec le Musée Magritte, le palais des Beaux-Arts, le Musée d'Art Ancien, le Conservatoire, le Musée Fin de Siècle, les vestiges de l'ancien palais du Coudenberg, et le Musée Bellevue, situés à quelques dizaines de mètres les uns des autres! Muni d'un audio-guide, le visiteur pourra découvrir quelques 200 instruments portant la signature de Sax, dont le plus vieux saxophone conservé (un baryton de 1846), un ténor aux couleurs du drapeau américain reçu par le président Bill Clinton lors de sa visite officielle en Belgique en 1994, un étonnant trombone à treize pavillons, etc.

4 commentaires:

jacques robert a dit…

On visite et redécouvre toujours notre pays avec ton blog, un vrai plaisir !

naline a dit…

Une expo que j'ai mis à mon programme pour les prochaines semaines !
Beau dimanche !

Josiane a dit…

ce doit être une très belle exposition. Merci de nous mettre en valeur tous ces petits belges.
Bon dimanche à toi.
Josiane de Namur.

Youri a dit…

Josiane,

Pourquoi "petits" ??????????????
Complexée ??????????????

Moi, je dis qu'en effet ils le sont peut-être dans la structure du belgium car nous, Francophones, sommes brimés par la Flandre.
S'il s'avère que nous sommes vraiment "petits", inscrivons-nous comme Région française et nous serons traités à notre juste valeur.