jeudi 31 août 2017

Le Vaux-Hall de Bruxelles

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Après cinq années de travaux, le Vaux-Hall a rallumé ses lampions cet été avec diverses animations. Situé dans le parc royal derrière le Théâtre Royal des Galeries, il date du début du 20ème siècle et abritait les fêtes de la haute société bruxelloise. Le terme vient du "Vaux Hall Spring Garden" près de Londres :  il réunissait nobles et bourgeois autour d'un pavillon d'orchestre et de galeries, plantés dans un jardin d'agrément. Beaucoup de bâtiments s'inspirant du concept ont pris à l'époque le nom de "Vaux Hall". Malheureusement, après les deux guerres mondiales, le Vaux-Hall tombe peu à peu dans l'oubli et ferme ses portes dans les années 60. La végétation du parc qui l'entoure, reprend ses droits. Il est classé en 1994 mais il faudra attendre 2012 pour que la Ville décide de le restaurer pour un budget de 2,7 millions d'euros. On ne peut que se réjouir de cette rénovation qui complète l'offre culturelle de notre capitale.


lundi 28 août 2017

Le fritkot au patrimoine immatériel de la Belgique

La veille de notre fête nationale, le fritkot a été inscrit au patrimoine immatériel de la Belgique lors d'une cérémonie en présence du prince Laurent et des ministres de la Culture des trois régions.

A cette occasion, Hugues Henry (concepteur de la Home Frit'Home à Forest) a répondu aux questions des quotidiens du groupe "Vers l'Avenir" :

"Quels sont les témoins les plus éclatants de cette culture fritkot?
- A Bruxelles, il y a la Maison Antoine, place Jourdan, la plus connue de Belgique. Je citerais aussi la Friterie du Bourdon à Uccle qui garde ce côté "caravane", ainsi que Frit Flagey. Et en Wallonie, il y a Chez Billy à Mons, Chez Robert à Charleroi, la Friterie Solange à Sinsin sur la N4, et jusqu'il y a peu, le Wagon Pullman à Bastogne.

- Vous pointez l'urbanisme : ses règles, comme celles liées à l'hygiène, ont failli tuer le bon vieux fritkot?
- A l'origine, après la deuxième guerre mondiale, la vraie friterie est subversive, indépendante, construite de bric et de broc dans des lieux de passage. On voyait beaucoup de baraques improbables, des bus, des caravanes, des chalets ou des annexes de bistrots où on plantait une cuve à huile. Il y en avait même en annexe des églises! Chaque village avait son fritkot. Le gros abbatage a débuté à la charnière des années 80 et 90. Les édiles voient d'un mauvais œil ce furoncle dans l'environnement. Ca vit la nuit, ça fait du boucan. On ne renouvelle alors plus les concessions, on vote de nouvelles règles d'urbanisme pour faire sauter les baraques, on renforce la sécurité incendie et les normes d'hygiène.

- La reconnaissance du fritkot n'arrive-t-elle pas trop tard?
- Elle arrive sans doute sur le tard car nulle part ailleurs qu'en Belgique, on ne trouve une telle institution...qui reste menacée. Il y a parfois eu des initiatives maladroites comme la volonté politique ici à Bruxelles de faire répondre la culture street-food, friteries comprises, à un design précis aux couleurs de la capitale. C'est absurde, car un fritkot est à l'image de son propriétaire. Il y avait l'idée de "faire propre" bien sûr, mais y a rien à faire : la frite, c'est gras et ça sent.

- La Nationale 4 est l'un des derniers témoins de la grande époque des fritkots.
- En termes d'archéologie frituresque, il reste beaucoup d'artefacts à y découvrir. Avant l'autoroute, la N4 était la principale route vers l'Ardenne. Elle était tellement réputée pour son nombre astronomique de baraques que les camionneurs allemands la surnommaient la "frittenstrasse". Aujourd'hui, le trafic l'a délaissée mais la frite y vivote toujours. 

- Pas de fritkot sans sauce?
- Comme la frite est une culture vivante, elle s'exprime partout. Les goûts en termes de sauces sont donc différents, et puis, chaque maison a sa sauce personnelle. Bien sûr aujourd'hui, la pression commerciale impose une débauche de sauces dans chaque établissement, alors qu'historiquement, il n'y avait que le pickles et la mayo, avec la saucisse sèche, les carbonnades et les moules au vinaigire.

- La qualité douteuse des viandes reste prétexte à toutes les blagues.
- On sait ce qu'on mange sans le savoir, mais est-ce important? On a son petit moment de plaisir, ça fait partie du folklore. Si ça devient quotidien, il faut quand même s'inquiéter....".

jeudi 24 août 2017

Les plus vieux jumeaux au monde....étaient belges!

Le 8 juillet dernier, nos compatriotes Petrus (Pierre) et Paulus (Paul) Langerock ont fêté leur 104ème anniversaire et étaient les plus vieux jumeaux en vie au monde!  Nés le 8 juillet 1913 à Audenarde (province de Flandre Orientale), ils fuient en 1914 lors de la première guerre mondiale vers Gand, puis Sluis aux Pays-Bas, avant que leur père, qui était président de la Cour d'Appel de Termonde puis de Gand, ne revienne dans leur maison familiale de Coupure. Comme une bonne partie de la bourgeoisie flamande de l'époque, les jumeaux sont élevés en français. Ils ont une sœur Eugénie qui, ne supportant plus l'emprise familiale, épouse un militaire polonais avec qui elle partira habiter aux Canada où ils auront trois enfants. Les jumeaux auraient voulu être médecins, mais leur mère s'y oppose. Ils feront le droit. Paul a suivi les traces de leur père en terminant sa carrière comme vice-président du tribunal de première instance d'Audenaerde.  Ils ne se sont pas mariés et n'ont pas eu d'enfants. Une fois retraités, ils décident de retourner vivre ensemble dans la maison familiale de Coupure qu'ils quitteront en 2012 à l'âge de 99 ans! Ils habitaient actuellement dans une maison de repos de Lathem-Saint-Martin.  Lorsqu'on leur avait demandé il y a deux ans leurs secrets de longévité, ils avaient répondu :  "Nous buvons un verre de vin de Bordeaux tous les jours. Nous mangeons sainement, mais nous apprécions les pralines Leonidas et les biscuits Delacre. Il est important de bien manger. Prendre soin de soi, c'est le secret. Nous mangeons des plats légers et nous ne courons pas derrière les filles. Nous avons toujours travaillé durement et nous avons toujours été ponctuels. Nous nous sommes toujours entendus. C'est normal car nous sommes identiques. Notre regret, c'est que nous n'avons pas eu d'enfants".

L'un des deux jumeaux est décédé fin juillet.

lundi 21 août 2017

Le Namur de Benoît Poelvoorde

On le sait :  malgré la célébrité, l'acteur Benoît Poelvoorde reste très attaché à sa ville de Namur où il a créé l'Intime Festival dont je vous ai déjà parlé (voir mon article :  http://ecrivainsbelges.blogspot.be/2017/06/5eme-intime-festival-namur.html).

Il vient de répondre à une interview des journaux du groupe Vers l'Avenir entièrement consacrée à sa ville :

"Benoît, comment juges-tu l'évolution de Namur?
- J'adore ma ville, je m'intéresse à ce qu'elle devient et je trouve qu'elle évolue bien. On ne s'en rend plus compte, mais c'est vachement beau, bien entretenu. On a une chance inouïe. Tous les jours que Dieu fait, je me le dis : on a une ville magnifique. Rien que les fleurs, je suis déjà enthousiaste. Là, je suis resté cinq mois à Paris et quand je suis rentré à Namur, je me suis dit : je ne comprends pas comment on peut vivre à Paris! Même Bruxelles, où j'ai vécu sept ans, je n'y retournerais pour rien au monde. Je suis né ici et je mourrai ici.

- Que penses-tu du bourgmestre de Namur Maxime Prévot?
- Je ne le connais pas mais je suis enchanté de ce qu'il fait pour notre ville. Ne fût-ce que l'éclairage public, les lampes en bord de Meuse, c'est très joli. Maintenant, je l'ai déjà maudit quelques fois : il y a tellement de travaux! Ca fait deux ans qu'on ne peut plus bouger le petit doigt sans qu'on change le sens de circulation. Ca me gonfle, ça.

- Quels sont les atouts de Namur, selon toi?
- C'est une ville qui propose beaucoup d'époques, déjà. Tu trouves des quartiers typiques, bien conservés. On sent un vrai respect du patrimoine, de nos racines. J'aime beaucoup le piétonnier, grâce auquel on voit de moins en moins de bagnoles et c'est vraiment pas plus mal. Je trouve aussi que Namur est démocratique. Une ville comme celle-là, en France, elle serait réservée à des niveaux sociaux très aisés. En périphérie parisienne, n'en parlons même pas, ce serait une vraie blinde.

- Que peux-tu lui reprocher?
- Il y a un truc qui m'attriste, c'est qu'on perd les magasins de proximité. Je ne dis pas ça parce que ma mère était épicière, mais pour l'alimentation de base, c'est soit les night&day, soit tu dois sortir de la ville pour aller dans les supermarchés. C'est dommage. Ce serait possible de remettre des commerces de proximité sans que ce soit forcément des trucs bios de bobos. Bon, cette proximité, on ne la perd pas dans les débits de boissons qui sont toujours aussi joyeux!

- Tu t'intéresses aux grands projets de Namur? Que penses-tu du futur Grognon?
- C'est magnifique, je trouve, ces espaces ouverts où on pourra flâner. Certains le boudent mais moi, je ne trouve pas du tout que ça défigure la citadelle. On a parfois tendance à vouloir garder Namur dans un écrin, mais il faut un peu d'audace, sinon ça va vite ressembler à une ville allemande! Il ne faut pas dénaturer Namur, mais on ne peut pas non plus se contenter d'entretenir les vieux cailloux. La capitale de la Wallonie doit avoir la tête haute, que diable!

- Est-ce que ta notoriété te complique la vie quand tu circules à Namur?
- Non, à Namur, tout le monde me connaît. Mais quand il y a des festivités qui attirent des gens de l'extérieur, là, j'évite de venir. C'est pas que çà m'emmerde, les gens sont gentils, mais être arrêté toutes les cinq minutes, à la fin, ça dure longtemps. Note qu'avec l'appareil photo sur les téléphones, maintenant, ça va plus vite. C'est lui qui fait le boulot. Avant, il fallait trouver un bic, un bout de papier. L'un dans l'autre, le selfie, ce n'est pas plus mal.

- Tu as déménagé?
- J'ai quitté Lustin pour Jambes depuis un peu moins d'un an. Je vis là en liberté surveillée, mais c'est bien. Quand tu vieillis, tu te rapproches de plus en plus de la ville. Tu y nais, puis tu t'en éloignes, puis tu reviens t'y installer en attendant la mort. Je finirai mes jours à Jambes. Jambes, ça fait vraiment ville de seniors, ça me plaît bien. Il y a beaucoup de magasins de bonne qualité, des bouchers, des fromagers. Je suis à deux doigts de m'acheter un petit caddie à roulettes pour en faire le tour. J'ai 10.000 sacs réutilisables mais je les oublie toujours.

- Et à Namur?
- Je vais peut-être étonner mais j'aime aller au marché du samedi à Namur. Quand je suis chez moi à Jambes, j'y vais chaque week-end, très tôt entre 8h30 et 9h, pour acheter des fleurs. J'adore ça. En plus, les prix sont intéressants. Ce qui me fait aussi le plus venir à Namur, ce sont les librairies. Je vais surtout chez Point Virgule et chez Papyrus. La troisième, Libris, ils sont gentils aussi, mais c'est trop grand, et puis ils vendent aussi des crayons et d'autres brols, ça m'ennuie un peu.  Je choisis mes livres sans lire la quatrième de couverture, mais en écoutant le conseil des libraires. J'ai un bon rapport avec eux, surtout au Point Virgule avec Anouck et Régis. Je me fous un peu des histoires. Ce que j'aime, c'est la belle écriture. Par contre, je ne vais jamais au théâtre de Namur car on est mal mis et j'ai mal aux genoux. Et puis, le théâtre, très vite, ça m'emmerde. C'est trop long. Non, franchement, là-dessus, je suis paresseux. Je devais aller voir une amie et je n'ai pas pu. Je suis désolé, ça me fatigue. Je serai plus vite au bar!".

jeudi 17 août 2017

Un bistrot belge au Laos !

Le long du Mékong, sur la promenade qui longe le fleuve, trône une effigie de Tintin à l'entrée d'un bistrot belge appelé "Chokdee"  (ce qui signifie "bonne chance" en lao). C'est là que Vincent, un jeune Belge, a posé ses valises il y a une dizaine d'années. Après avoir voyagé dans toute l'Asie, Vincent s'est installé à Vientiane au Laos, séduit par le pays et sa population attachante. Dans un premier temps, il décide de s'associer avec Kim, un Bruxellois qui tient déjà un petit restaurant où l'on sert aussi bien des pizzas que des kebabs. Ensemble, ils décident de lancer le concept de café belge, mais Kim se retire assez rapidement.

Vincent continue seul l'aventure et développe l'affaire. Il est aujourd'hui secondé par Stefan, un Ostendais. "Chokdee" propose une carte variée avec de nombreux plats de chez nous :  boulets liégeois, carbonades, waterzooi, 20 recettes de moules-frites, le tout pouvant être arrosé par un choix de 100 bières belges.

Plus d'infos :   https://www.petitfute.com/v52331-vientiane/c1165-restaurants/c1031-cuisines-du-monde/386109-chokdee-cafe.html