jeudi 30 janvier 2014

Le palais royal de Bruxelles

Lors de la période hollandaise (1815-1830), Guillaume Ier choisit comme résidence à Bruxelles les hôtels Bender et Belgiojoso (situés sur l'actuelle place des Palais) qu'il fait relier. Sous le règne de Léopold II, "le roi bâtisseur", le palais royal est considérablement agrandi par l'architecte Alphonse Balat. Après le décès de ce dernier, c'est Henri Maquet qui va transformer la façade et la rendre plus majestueuse, telle que nous la connaissons aujourd'hui.

Le palais royal est le lieu de travail du Roi qui y reçoit en audience les ministres, ambassadeurs, responsables économiques et sociaux. Les souverains y organisent chaque année plusieurs réceptions. Aucun membre de la famille royale n'y habite actuellement et les Belges peuvent le visiter gratuitement durant l'été. Sous l'impulsion de la reine Paola, un comité artistique a été chargé d'intégrer l'art contemporain belge dans ce palais construit au 19ème siècle, où on peut désormais voir des œuvres de Jan Fabre, Marthe Wéry, Dirk Braeckman, Patrick Corillon et Michaël Borremans.

Pour plus d'informations, je vous invite à consulter cette dizaine d'articles de Royalement Blog :

Origine du palais royal :  http://royalementblog.blogspot.be/2012/07/le-palais-royal-de-bruxelles-de-son.html

Histoire du palais royal de Léopold II à nos jours :  http://royalementblog.blogspot.be/2012/07/le-palais-royal-de-bruxelles-de-leopold.html

L'Escalier d'Honneur :   http://royalementblog.blogspot.be/2012/08/le-palais-royal-lescalier-dhonneur.html

La Grande Antichambre :  http://royalementblog.blogspot.be/2012/09/le-palais-royal-la-grande-antichambre.html

La Salle Empire :  http://royalementblog.blogspot.be/2012/10/le-palais-royal-la-salle-empire.html

Le Petit Salon Blanc :  http://royalementblog.blogspot.be/2012/11/le-palais-royal-le-petit-salon-blanc.html

Le Grand Salon Blanc :  http://royalementblog.blogspot.be/2013/01/le-palais-royal-le-grand-salon-blanc.html

L'Escalier de Venise :  http://royalementblog.blogspot.be/2013/02/le-palais-royal-lescalier-de-venise.html

Le Salon Léopold Ier :  http://royalementblog.blogspot.be/2013/05/le-palais-royal-salon-leopold-ier.html

Le Salon Goya :  http://royalementblog.blogspot.be/2013/06/le-palais-royal-le-salon-goya.html

Le Salon Louis XVI :  http://royalementblog.blogspot.be/2013/08/le-palais-royal-le-salon-louis-xvi.html

Le Salon des Pilastres :  http://royalementblog.blogspot.be/2013/10/le-palais-royal-le-salon-aux-pilastres.html

Le Salon des Maréchaux :  http://royalementblog.blogspot.be/2014/01/le-palais-royal-le-salon-des-marechaux.html

mardi 28 janvier 2014

Femmes Belges (7) : la baronne Marthe Boël

Fille du comte Oswald Kerchove de Denterghem et de Maria Lippens, Marthe naît à Gand en 1877. Sa famille de vieille noblesse est engagée dans la vie politique du côté libéral. A une époque où les filles des classes aisées suivent rarement des études poussées, Marthe commence ses primaires à l'école du Denier libéral de Mons, dirigée par Marie Popelin (son père est gouverneur de la province du Hainaut de 1878 à 1884), puis à l'Institut Kerchove de Gand fondé par son grand-père Charles, bourgmestre et député. Elle obtient à Paris en 1895 un diplôme équivalent au régendat et suit les cours de la fameuse académie d'art Julian.

En 1898, Marthe épouse Pol Boël, directeur des usines Gustave Boël à La Louvière, avec qui elle aura quatre enfants. Ils habitent à La Louvière et en bonne épouse d'industriel, elle s'occupe d'œuvres de bienfaisance (notamment en patronnant une mutualité pour femmes et une des premières consultations pour nourrissons). Plus d'infos sur la famille Boël :   http://journalpetitbelge.blogspot.be/2008/11/lhistoire-de-la-famille-bol.html

En août 1914, Marthe s'engage comme ambulancière et adhère à l'Union Patriotique des Femmes Belges. Elle crée ensuite un réseau postal clandestin qui prend de l'ampleur et est démantelé par la police allemande en octobre 1916. Arrêtée avec son mari, elle comparaît devant le tribunal de campagne de Charleroi et est condamnée à deux ans de prison et 2.000 marks d'amende. Déportée à la forteresse de Siegburg en Rhénanie, elle s'y lie d'amitié avec une autre détenue politique, la princesse Marie de Croy, avec qui elle fonde après la guerre l'Association des ex-prisonnières de Siegburg qu'elle présidera jusqu'à sa mort. Libérée en 1917 après une grave maladie, elle reste en exil en Suisse où elle met sur pied un réseau de ravitaillement pour prisonniers de guerre.

Après la première guerre mondiale, Marthe Boël s'engage en faveur du féminisme et du suffrage électoral pour les femmes. Comme ancienne prisonnière politique, elle est désormais électrice, mais considère cette situation d'exception comme injuste pour les autres femmes. Avec Jane Brigode, elle fonde en 1921 l'Union des femmes libérales de l'arrondissement de Bruxelles qu'elle préside. Deux ans plus tard, elle devient la présidente de la Fédération Nationale des Femmes Libérales et le restera jusqu'en 1936, avant d'en être la présidente d'honneur. Parallèlement, elle entre au Conseil National des Femmes Belges, et en est élue vice-présidente puis présidente. Et en 1936, elle est choisie pour présider le Conseil International des Femmes. Marthe Boël s'affirme donc comme une figure de proue du féminisme laïque belge.

Durant la deuxième guerre mondiale, elle héberge des personnes recherchées par les Allemands et dès février 1945, elle se rend à Londres pour relancer les activités du Conseil International des Femmes. Puis, petit à petit, estimant qu'elle doit laisser la place aux jeunes, elle abandonne la présidence du Conseil National des Femmes Belges et du Conseil International des Femmes, mais continue de collaborer avec eux. En 1955, avec sa secrétaire Christiane Duchène, elle publie le premier ouvrage de synthèse sur le féminisme belge :  "Le féminisme en Belgique de 1892 à 1914". Elle continue de s'occuper de différentes œuvres sociales, comme la Fédération des Foyers Belges de l'YWCA (Young Women's Christian Association) et le mouvement scout des Girls Guides.

La baronne Marthe Boël décéda en 1956 à Bruxelles, et sa fille Marie-Anne prit sa relève en présidant le Conseil National des Femmes Belges 1966 à 1971 et en s'investissant pour la Croix-Rouge.

Plus d'infos :  "Dictionnaire des femmes belges (XIX et XXème siècles)" , éditions Racine

dimanche 26 janvier 2014

Les 20 ans du parc Pairi Daiza (ex-Paradisio)

Eric Domb a pris le risque financier de racheter l'ancien domaine de l'abbaye de Cambron (province du Hainaut), d'y construire plusieurs serres et volières, et de le peupler de rapaces et oiseaux en tous genres. Son parc Paradisio ouvre ses portes en 1994, et c'est un succès. Au fil des ans, Eric Domb élargit les horizons (création de jardins chinois et andalou, d'un village africain, d'un temple indonésien, etc.) et s'ouvre à tous les animaux :  Paradisio devient ainsi Pairi Daiza. En 2013, il a dépassé, pour la première fois, le cap des 1.000.000 visiteurs et est devenu le premier parc zoologique de Belgique, détrônant le zoo d'Anvers. Le 20ème anniversaire du parc et l'arrivée de deux pandas devraient doper encore plus l'affluence en 2014.  Autre bonne nouvelle : un accès direct aux parkings devrait également être créé, afin de désengorger le petit village de Cambron-Casteau et les routes avoisinantes, et de diminuer les files d'attente durant l'été.

En effet, Pairi Daiza aura le privilège d'accueillir à partir de 2014 des pandas géants. Seuls 17 jardins zoologiques ont pu jusqu'à aujourd'hui obtenir le feu vert des autorités chinoises pour héberger cet animal, icône de la lutte pour la biodiversité sur notre planète. Nés en 2009, Xinghui (mâle) et Haohao (femelle) ne seront pas les seuls à rejoindre Pairi Daiza. De nouvelles espèces originaires de Chine et menacées de disparition seront à observer, parmi lesquelles le Taquin doré, la Salamandre géante ou le Léopard des neiges. Tous prendront leurs quartiers dans le jardin chinois.

Photos de Pairi Daiza par notre amie Mimi du Sud :   http://mimidusud.skynetblogs.be/voyage-la-belgique-pairi-daiza

Photos de Pairi Daiza par notre ami PhilippeD :  http://journalpetitbelge.blogspot.be/2010/06/le-parc-paradisio-cambron-casteau.html

vendredi 24 janvier 2014

Femmes Belges (6) : la féministe Jane Brigode

Jane Brigode est née à Rummen en 1870 dans une famille aisée. De son mariage avec l'architecte bruxellois François Ouwerx, elle aura quatre enfants. En 1901, elle assiste aux dîner féministes organisés par la Ligue Belge du droit des femmes. L'année suivante, elle assure le secrétariat de la seconde conférence internationale féministe qui se déroule à Bruxelles sous ses auspices. Puis devient trésorière en 1903 et secrétaire en 1908 de la Ligue. Elle s'intéresse surtout aux matières juridiques, étant notamment l'initiatrice de deux avant-projets de loi :  l'un accordant aux femmes le droit de témoigner dans les actes d'état-civil (loi de 1908) et l'autre leur reconnaissant le droit de faire partie d'un conseil de famille et de devenir tutrice (loi de 1909). Elle se bat pour les droits civils des femmes, l'enseignement officiel et la lutte pour l'accès des femmes au suffrage.

Lors de la création du Conseil National des Femmes Belges en 1905, Jane Brigode est nommée secrétaire de la commission législative aux côtés de la juriste Marie Popelin, et est ensuite élue présidente. A partir de 1913, elle mène une campagne en faveur de l'égalité de salaire entre instituteurs et institutrices....et obtiendra gain de cause en 1921. Elle participe à la fondation de la Fédération Belge pour le suffrage des femmes, mais la première guerre mondiale éclate et met en veilleuse l'ensemble de ses revendications. Les féministes et Jane Brigode concentrent alors leurs actions au sein de la nouvelle Union Patriote des Femmes Belges. Dans l'entre-deux guerres, elle rédige avec Louise Van den Plas un avant-projet de loi réformant les régimes matrimoniaux et élargissant la capacité civile de la femme mariée. On la retrouve aussi au sein du comité exécutif de la Ligue Belge contre le Cancer.

Le deuxième volet de son engagement est politique avec l'adhésion au parti libéral. Elle fonde en 1921 l'Union des femmes libérales de l'arrondissement de Bruxelles et en devient la déléguée au sein du conseil national du parti libéral. Elue à la vice-présidence du parti libéral avant guerre, elle en assume clandestinement la direction durant la deuxième guerre mondiale, étant ainsi la première femme belge à la tête d'un parti politique. Elle renonce à la vice-présidence en 1947. Sur le plan communal, Jane Brigode se présente sur les listes électorales à Forest et est élue conseillère communale de 1921 à 1946, puis échevine de l'Instruction Publique de 1921 à 1927 et de 1933 à 1946. A ce poste, elle défend avec vigueur l'enseignement officiel et les droits des femmes. Son engagement lui vaudra les titres de chevalier de l'Ordre de Léopold avec étoile d'argent et d'officier de l'Ordre de Léopold II. Elle est décédée à Forest en 1952.

Plus d'infos :  "Dictionnaire des femmes belges (XIX et XXèmes siècles)", éditions Racine.

mercredi 22 janvier 2014

Femmes Belges (5) : l'auteur Madeleine Bourdouxhe

Née à Liège en 1906, Madeleine Bourdouxhe fait ses études secondaires dans sa ville natale, puis suit des cours de philosophie à l'ULB. Elle les interrompt et épouse, en 1927, le mathématicien Jacques Muller. Dès son enfance, elle aime écrire et son célèbre roman "La Femme de Gilles" est publié en 1937 par les éditions Gallimard. Réfugiée à Bordeaux en 1940, Madeleine entre en résistance et refuse de publier chez des éditeurs contrôlés par les nazis. Après la guerre, elle se lie d'amitié avec Sartre et Simone de Beauvoir. En 1964, elle accepte le poste de secrétaire perpétuelle de la Libre Académie de Belgique, créée pour faire contrepoids à l'académie officielle. Elle est décédée en 1996.

Malgré le décès de son auteur, "La Femme de Gilles" continue son chemin. Traduit en de nombreuses langues, il a été republié par les éditions Labor et porté à l'écran avec succès en 2004 par le jeune réalisateur belge Frédéric Fonteyne.

lundi 20 janvier 2014

Femmes Belges (4) : la résistante Marguerite Bervoets

Marguerite naît en 1914 à La Louvière. Son père est hôtelier et sa mère est régente en sciences, avant de diriger l'école moyenne pour jeunes filles de l'Etat à Mons à partir de 1928. C'est donc à Mons qu'elle termine ses humanités. Très jeune, elle manifeste une véritable passion pour la poésie, écrit elle-même des poèmes réunis dans le recueil "Chromatisme" en 1932. Elle entre à l'ULB et obtient, en 1936, le diplôme de licenciée en philologie romane avec grande distinction, et celui de candidate en droit. A partir de 1937, Marguerite enseigne à l'école normale de Tournai, tout en entamant une thèse de doctorat à l'ULB sur le poète André Fontainas.

Lorsque la deuxième guerre mondiale éclate, elle gagne rapidement les rangs de la résistance et fait paraître le journal clandestin "La délivrance" avec les moyens du bord. Elle sert ensuite d'agent de liaison entre les groupes de résistance de Lille et Tournai. Arrêtée en août 1942 au cours d'une observation du champ d'aviation de Chièvres, elle est maintenue en captivité après que les Allemands découvrent des armes chez elle. Emprisonnée à Ath, Tournai puis Mons, elle est déportée à Essen en Allemagne en juin 1943. Internée ensuite au camp de Mesum à Münster, puis transférée en mars 1944 à la prison de Leer, Marguerite est jugée sommairement et condamnée à mort le 22 mars. Refusant d'introduire un recours en grâce, elle est décapitée le 7 août 1944. Divers hommages lui ont été rendus après la guerre :  le lycée de l'Etat à Mons porte désormais son nom, sa thèse de doctorat est publiée à titre posthume par l'Académie Royale de Langue et de Littérature françaises de Belgique, l'ULB crée un fonds littéraire à son nom, etc.

Pour plus d'infos : "Dictionnaire des femmes belges (XIX et XXème siècles" ; éditions Racine.

samedi 18 janvier 2014

jeudi 16 janvier 2014

Femmes Belges (3) : la juriste et féministe Fernande Baetens

Fernande Baetens est née en 1901 à Anvers, mais sa famille s'installe très vite à Bruxelles où elle fréquente les Popelin. C'est ainsi que durant son enfance, elle entendra raconter l'histoire de Marie Popelin qui, malgré son diplôme de docteur en droit, se verra refuser l'accès au barreau. Une affaire qui créa la polémique et amena cette dernière à créer la Ligue Belge du droit des femmes. Pendant la première guerre mondiale, les parents de Fernande se distinguent par leur comportement patriotique :  son père fait partie de la Commission for Relief of Belgium, tandis que sa mère participe à la distribution des secours aux plus démunis et joue les intermédiaires entre le Dollar Christmas Fund et l'Aide au Village, ce qui lui vaudra d'être décorée par la Croix-Rouge américaine.

Fernande entreprend des études de droit à l'ULB, où elle obtient son doctorat avec distinction en 1926. Inscrite au tableau de l'Ordre en 1929, elle mène une carrière à la Cour d'Appel de Bruxelles jusqu'à la fin des années 30, mais reste inscrite au barreau jusqu'en 1954. Dès la fin de ses études, elle adhère à la Fédération belge des femmes universitaires où elle côtoie d'autres femmes engagées. Fernande devient la conseillère juridique de la Fédération et la représente en 1932 au Congrès international des femmes universitaires à Edimbourg. Suite à sa rencontre avec la baronne Boël, elle s'inscrit en 1930 au Conseil National des Femmes Belges où elle gravit les échelons :  adjointe de la secrétaire nationale, secrétaire nationale, responsable éditoriale, vice-présidente. Elle écrit de nombreux articles sur les différents droits des femmes.

Conseillère juridique des Ligues ouvrières féminines chrétiennes de 1946 à 1957, Fernande prépare leurs prises de position et traduit en langage juridique leurs revendications sociales. Préoccupée par la situation des familles modestes, elle insiste sur la nécessité d'éduquer les mères aussi bien au niveau social, civique que personnel. Elle se retire pour raisons de santé à partir de 1972, et décède en 1977.

Plus d'infos :  "Dictionnaire des femmes belges (XIX et XXèmes siècles"), éditions Racine.

mardi 14 janvier 2014

Les onze Prix Nobel belges

1. Institut de Droit International (Prix Nobel de la Paix 1904)
Fondé à Gand en 1873, l'Institut de Droit International est une institution indépendante de toute influence gouvernementale, susceptible de contribuer au développement du droit international et d'agir pour qu'il soit appliqué. Ses résolutions sont portées à la connaissance des gouvernements, des organisations internationales et de la communauté scientifique. De cette manière, l'Institut s'efforce de souligner les caractéristiques de la lex lata pour en recommander le respect.

2. Auguste Beernaert (Prix Nobel de la Paix 1909)
Né à Ostende en 1829, Auguste Beernaert a effectué des études de droit à Louvain et a été avocat au barreau de Bruxelles, avant de se lancer dans la politique au sein du parti catholique. Ministre des Travaux Publics de 1873 à 1878, il étend les réseaux ferroviaires et les infrastructures portuaires d'Anvers, de Gand et d'Ostende, et fait aménager le barrage de la Gileppe. Auguste Beernaert a ensuite été premier ministre (de 1884 à 1894) et président de la Chambre (de 1895 à 1900). C'est son gouvernement qui fait voter les premières lois sociales, notamment la limitation du travail des femmes et des enfants. Il décède à Lucerne en 1912.

3. Maurice Maeterlinck (Prix Nobel de Littérature 1911)
Né à Gand en 1862, Maurice Maeterlinck est un écrivain belge de langue française. Après ses études de droit, il commence sa carrière littéraire en publiant des poèmes dans la revue "La Jeune Belgique". Mais il a ensuite aussi écrit des essais et pièces de théâtre. Ses œuvres les plus connues sont "Serres chaudes", "L'Oiseau Bleu" et "Pelléas et Mélisande". Il est considéré comme l'un des chefs de file du mouvement symboliste au théâtre et a été l'un des premiers membres de l'Académie Royale de Langue et de Littérature françaises de Belgique. Anobli par le roi Albert Ier, il passe la deuxième guerre mondiale aux Etats-Unis et s'éteint à Nice en 1949.

4. Henri La Fontaine (Prix Nobel de la Paix 1913)
Après ses études de droit à l'ULB, Henri La Fontaine (né en 1854) participe à la publication de "Essai de bibliographie de la Paix" et de la Classification Décimale Universelle, et soutient le projet de Mundaneum de Paul Otlet. Socialiste, il se fait élire au Sénat. Henri La Fontaine contribue à la création du Bureau International Permanent de la Paix qu'il présidera ensuite. Il décède en 1943. Ses archives sont aujourd'hui consultables au Mundaneum de Mons.

5. Jules Bordet (Prix Nobel de Médecine 1919)
Né à Soignies en 1870, Jules Bordet est un immunologiste et microbiologiste belge. Après avoir travaillé à l'Institut Pasteur de Paris, il fonde l'Institut Pasteur de Bruxelles. Jules Bordet découvre la bactérie à l'origine de la coqueluche. Il décède à Bruxelles en 1961 et a donné son nom à un hôpital spécialisé en cancérologie.

6. Corneille Heymans (Prix Nobel de Médecine 1938)
Fils du recteur de l'Université de Gand, Corneille Heymans (né en 1892) étudie la médecine. Il travaille au Collège de France à Paris, à l'Université de Lausanne, à l'Université de Vienne, à l'University College of London et à l'Université de Gand. Il a rédigé plus de 800 articles scientifiques durant sa carrière. Ce sont ses découvertes relatives à la respiration et au rôle de l'aorte qui lui valent le Prix Nobel. Corneille Heymans est décédé en 1968.

7. Père Dominique Pire (Prix Nobel de la Paix 1958)
Né à Dinant en 1910, Dominique Pire est un dominicain belge qui s'est engagé en faveur des réfugiés. Il a fondé l'asbl Aide aux personnes déplacées, l'Université de la Paix (prévention et gestion positive des conflits) et les Iles de Paix qui soutiennent des projets de développement dans les pays pauvres. Le père Pire pensait qu'il ne pourrait y avoir de paix sans éliminer la pauvreté. Il est décédé en 1969 à Louvain.

8. Christian de Duve (Prix Nobel de Médecine 1974)
Diplômé en médecine et chimie de l'UCL, Christian de Duve (né en 1917) a travaillé comme chercheur et enseignant à la Rockefeller University of New York et à l'UCL. Il s'est fait connaître pour ses travaux sur le lysosome et le peroxysome. Membre de l'Académie Royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts, Christian de Duve a créé l'Institut de Pathologie Cellulaire à Bruxelles. Il a été titré vicomte par le roi Baudouin et est décédé en 2013.

9. Albert Claude (Prix Nobel de Médecine 1974)
Né en 1899 dans une modeste famille ardennaise, Albert Claude s'engage au sein du British Intelligence Service durant la première guerre mondiale et est déporté deux fois dans des camps de concentration. Il entreprend ensuite des études de médecine à l'Université de Liège. Professeur à l'ULB et directeur de l'Institut Bordet (spécialisé en cancérologie), Albert Claude est connu pour ses travaux sur les superstructures cellulaires. Il est décédé en 1983.

10. Ilya Prigogine (Prix Nobel de Chimie 1977)
Ilya Prigogine (1917-2003) est un physicien et chimiste belge d'origine russe. Exilé à Bruxelles, il étudie d'abord le droit, puis la biologie, la chimie et la physique. Il a introduit en thermodynamique les notions d'instabilité et de chaos, et a apporté une contribution fondamentale aux sciences physiques et biologiques par ses recherches sur la réversibilité des processus. De là, Ilya Prigogine a proposé une nouvelle méthodologie pour la démarche scientifique.

11. François Englert (Prix Nobel de Physique 2013)
Dans les années 70, le boson - ce maillon manquant parmi les constituants les plus fondamentaux de la nature - avait été prédit presque simultanément par deux physiciens de l'Université Libre de Bruxelles Robert Brout et François Englert, et par le physicien britannique Peter Higgs de l'Université d'Edimbourg. Brout et Englert ont même publié leur trouvaille un mois avant Higgs, mais la postérité a gardé le nom de "boson de Higgs". Il faudra attendre 2012 pour que le Centre Européen de Recherche Nucléaire reconnaisse l'existence d'une nouvelle particule, compatible avec les caractéristiques du boson de Higgs. Un an plus tard, le Prix Nobel de Physique est attribué au professeur Englert (Robert Brout étant déjà décédé).

Pour plus d'infos :  "Dix Prix Nobel belges" de Pierre Stéphany, éditions Racine, 2003

dimanche 12 janvier 2014

Femmes Belges (2) : Jeanne-Marie Artois

Née en 1762, Jeanne-Marie est la benjamine d'une famille de 14 enfants. Son père Adrien Artois exploite à Louvain la brasserie du même nom qui est, à l'époque, un des fleurons de l'industrie de la ville. A sa mort, Jeanne-Marie et sa sœur en prennent la direction à partir de 1813, puis seule de 1821 à sa mort. Elle se marie, à 52 ans, avec Jean-Baptiste Plasschaert, bourgmestre de Louvain, extrêmement cultivé et lettré, mais n'ayant aucun intérêt pour le commerce. Ce mariage arrangé mais heureux permet à Jeanne-Marie d'avoir les mains libres dans ses affaires de la brasserie dont elle est la seule héritière. Le couple habite une ancienne seigneurie à Wespelaar, propriété de la famille Artois depuis 1796, qui devient un lieu de réunion d'artistes invités par Jean-Baptiste Plasschaert. Après avoir poursuivi pendant une trentaine d'années l'œuvre de son aïeul Sébastien Artois à l'origine de la brasserie, Jeanne-Marie décède en 1840.

Plus d'infos :  "Dictionnaire des femmes belges (XIX et XXèmes siècles)", éditions Racine.

vendredi 10 janvier 2014

Les 20 ans des Tartes Françoise

Après "Au Pain Quotidien" dont je vous parlais il y a quelques jours, voici une autre success-story belge :  les Tartes Françoise. Créées par un jeune couple bruxellois (Olivier et...Françoise) en 1994, elles sont devenues aujourd'hui une PME qui brasse plusieurs millions d'euros, emploie 120 personnes dans les neuf ateliers belges (Ixelles, Waterloo, Anvers, Gand, La Hulpe, Uccle, Stockel, Auderghem et Jette), va ouvrir un nouvel atelier à Overijse, vend 3.000 tartes par jour malgré un tarif plus élevé que les grandes surfaces, a tenté l'aventure new-yorkaise (mais la sauce n'a pas pris) et 40% de la production est vendu par Exki (autre success-story belge). Et malgré le divorce entre Olivier et Françoise, Olivier a poursuivi seul l'aventure et ses tartes continuent de s'appeler Françoise...  Plus d'infos sur www.tartes.be

mercredi 8 janvier 2014

Femmes Belges (1) : la peintre Berthe Art

La pastelliste et peintre Berthe Art est née à Bruxelles en 1857 dans une famille aisée de la capitale. La collection de tableaux anciens de son grand-père l'attire beaucoup. Ses parents remarquent sa vocation pour les arts plastiques et contactent plusieurs artistes susceptibles d'aiguiller leur fille (notamment Marie Collart et Franz Binjé). Plus tard, elle fréquente l'atelier féminin ouvert à Paris par le peintre Alfred Stevens, et s'y rend quelques mois par an pendant une dizaine d'années. Elle y prend goût au pastel et à la nature morte. Présente dans le monde artistique dès la moitié des années 1880, Berthe Art expose de manière régulière en Belgique et à l'étranger. Le public lui fait bon accueil. En 1899, elle fait partie des membres fondateurs du Cercle des aquarellistes et des pastellistes de Belgique. Officier de l'Ordre de la Couronne, puis chevalier de l'Ordre de Léopold, Berthe Art décède à Saint-Gilles en 1934. Fondée grâce à son legs, la Bourse Berthe Art est octroyée chaque année à un jeune talent.

Plus d'infos : "Dictionnaire des femmes belges (XIX et XXèmes siècles)" ; éditions Racine.
                                                    
                                                          Art                               

lundi 6 janvier 2014

"Au Pain Quotidien", une success-story belge

Alors qu'il ne trouvait pas de pain suffisamment à son goût pour son restaurant à Bruxelles, Alain Coumont (né à Huy et formé à l'école hôtelière de Namur) décide de le faire lui-même. Le premier "Au pain quotidien" ouvre ses portes en octobre 1990. Deux décennies plus tard, la recette n'a que peu changé mais la carte a bien grandi. Les chiffres sont impressionnants :  plus de 200 commerces dans 17 pays (dont les plus récents inaugurés sont à Amsterdam, Dubaï et Mumbaï), emploi de 380 collaborateurs en Belgique et plus de 4.000 à travers le monde, chiffre d'affaire annuel de 1 million d'euros (pour chaque magasin en Belgique) et de 5 millions d'euros (pour chaque magasin à New York). Alain Coumont vient aussi de co-écrire un livre de recettes avec Jean-Pierre Gabriel. En 2014, de nouveaux "Au Pain Quotidien" verront le jour, notamment à Chicago.